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22 Jul

34 éme congres PCF Roger Martelli « La rupture ou la disparition »

Publié par secretaire de section

Roger Martelli

              « La rupture ou la disparition »

PCF . L’historien Roger Martelli propose une nouvelle construction politique rassemblant toute la gauche critique pour disputer l’hégémonie au Parti socialiste.

Début d’été studieux pour les communistes. À moins de six mois de leur 34e Congrès, l’heure est aux premières « contributions », ces textes où les militants expriment leur propre vision avant l’élaboration d’une « base commune » soumise au débat de tous. Après la contribution de Marie-George Buffet et celle d’André Gerin, Roger Martelli, historien et membre du comité exécutif national du PCF, développe une opinion partagée par le collectif des communistes unitaires dont il est l’un des animateurs. « J’ai joué le jeu, précise-t-il, je m’exprime dans cette contribution à titre personnel. »

Les communistes doivent trancher une question qui aura des conséquences telles que le congrès ne peut se dérouler selon les normes habituelles, énonce d’emblée Roger Martelli. En effet, « les conditions d’un choix communiste pleinement maîtrisé ne sont pas réunies . De fait, aucune option sur l’avenir du PCF n’est en état de recueillir une majorité significative », analyse-t-il. Alors, un congrès pour ne rien décider ? Au contraire, selon le scénario proposé dans sa contribution, dans une première phase, les communistes devront dire s’ils estiment que la crise qui frappe le PCF est « conjoncturelle » et s’il suffit de procéder à des réformes tout en conservant le cadre existant. Ou s’ils considèrent que la crise actuelle est de nature structurelle et s’il faut s’atteler à une autre construction politique. Dans ce cas, devrait s’ouvrir une nouvelle étape du débat, qui prendra obligatoirement plusieurs mois. Il s’agira de reconsidérer l’ensemble de l’édifice, « de faire le tri entre ce qui n’a plus de raison d’être et ce qui peut rester, et réinsérer les acquis dans une forme nouvelle ». Mais il ne faut pas brûler les étapes, le congrès de décembre devrait être consacré à l’évaluation, au diagnostic et au choix du remède : « adaptation » ou « transformation ».

Roger Martelli est un partisan résolu d’une rupture franche. « Si nous n’allons pas jusque-là, nous explique-t-il, l’expérience montre que ce qui l’emporte, c’est l’immobilité, l’asphyxie et de fait ce sera la liquidation de cette tradition originale qui a été celle du communisme politique en France au XXe siècle. » La contribution préconise une « véritable révolution interne qui fasse passer d’une ère à une autre, d’une forme à une autre ». Au terme de ce changement, le Parti communiste autonome aura cessé d’exister : « Le communisme devrait continuer à vivre mais pas sous la forme de l’actuel PCF », écrit Roger Martelli. « Trop d’occasions manquées de rénover le Parti communiste ont affaibli, épuisé la partie de la gauche la plus critique et conduit au déséquilibre dans le rapport de forces avec le Parti socialiste », explique-t-il. La gauche de transformation sociale est enserrée. dans une « double tenaille » avec d’un côté un Parti socialiste hégémonique « qui va continuer à se recentrer », et de l’autre une extrême gauche qui confond radicalité et refus solitaire et « écarte toute logique de rassemblement à gauche ». Cette configuration pourrait théoriquement ouvrir un espace au PCF, dont l’originalité a toujours été « le mariage de la critique radicale et de l’implication créatrice dans la société et les institutions », mais, pour Roger Martel, il n’en sera rien. Le PCF est désormais faible pour desserrer seul l’étau de la tenaille. Pour y parvenir, il faut créer un pôle critique de gauche à vocation majoritaire.

Quelles formations peuvent faire partie de cette nouvelle construction ? Roger Martel estime que les forces existent pour mener ce combat avec les communistes ; elles vont de la gauche du Parti socialiste à l’extrême gauche, incluant des écologistes et des républicains progressistes. Les succès de la gauche allemande (Die Linke), née de la rencontre entre le PDS, de tradition communiste est-allemande, et un courant animé par des syndicalistes en majorité de l’Ouest contestant l’orientation libérale de la direction du SPD, suscitent l’intérêt. « C’est dans cette direction qu’il faut aller », résume Roger Martelli.

Roger Martelli veut calmer les inquiétudes sur le risque de dissolution de l’originalité communiste au sein d’une structure composite. « Pour moi, dit-il, rien n’est pire que ce qui est arrivé au Parti communiste. » « On agite le spectre de la liquidation, mais je constate que le processus dans lequel notre parti est engagé, c’est la liquidation. Je suis prêt à examiner toutes les hypothèses, dès lors que nous aurons pris la décision d’une rupture, sans laquelle nous disparaîtrons. »

 

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