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20 Jul

La naissance de GDF Suez , Les propositions du PCF

Publié par secretaire de section

La naissance de GDF Suez

Un nouveau géant français de l’énergie, de l’eau et des déchets, GDF Suez, est né et prévoit déjà de gâter ses actionnaires, en leur versant dès cette année un dividende exceptionnel.

Les actionnaires de chaque groupe, réunis en assemblées générales extraordinaires, devraient approuver sans surprise cette union et mettre un terme au feuilleton d’un mariage annoncé en février 2006, entre le groupe public gazier GDF et le groupe privé d’énergie, d’eau et de déchets Suez.

Les administrateurs de GDF et de Suez avaient déjà approuvé début juin le projet de fusion, validé ensuite mi-juin par l’Autorité des marchés financiers.

Jeudi, l’arrêté de privatisation de GDF paraîtra au Journal officiel et les deux patrons tiendront un point presse au siège du nouvel ensemble, un immeuble du VIIIe arrondissement occupé un temps par EDF, principal concurrent du nouveau groupe.

GDF Suez sera baptisé en Bourse le 22 juillet, avec une première cotation, qui permettra de connaître sa valeur aux yeux des investisseurs —93 milliards d’euros mardi en additionnant les capitalisations des deux groupes— et avec la première réunion de son conseil d’administration.

Comme promis à l’automne, le nouveau groupe proposera dès cette année à ses actionnaires, dont le premier d’entre eux sera l’Etat français (35,6% du capital), le versement d’un dividende exceptionnel de 0,80 euro par action, qui s’ajoutera au dividende ordinaire.

GDF et Suez avaient prévu en octobre une "rémunération attractive" de leurs actionnaires, basée sur le "développement" du nouveau groupe.

Une bonne nouvelle pour les actionnaires. Quant aux ménages…

Pour les ménages en revanche, les nouvelles pourraient être moins bonnes puisque le futur numéro deux de GDF Suez, Jean-François Cirelli, a affirmé que les tarifs réglementés du gaz (fixés par l’Etat), qui ont déjà augmenté de près de 10% depuis janvier pour les particuliers, pourraient encore progresser si les prix du pétrole dépassaient durablement les 140 dollars le baril.

Un autre sujet d’actualité pour le futur groupe sera le nucléaire. GDF Suez a promis de dire, avant début 2009, dans quel pays il entend construire un réacteur nucléaire de troisième génération de type EPR.

Si ce choix portait sur le projet de deuxième EPR en France, tel qu’annoncé le 3 juillet par le président Nicolas Sarkozy, GDF Suez le construirait en partenariat, ont déjà précisé les deux groupes.

Cette question va en tout cas aviver la concurrence entre GDF Suez et EDF, principal exploitant des centrales françaises.

La nouvelle version du projet de fusion, présentée début septembre au terme d’âpres négociations avec l’Elysée, prévoit l’échange de 22 actions Suez pour 21 actions GDF et, pour compenser la différence de valeur boursière, la mise en Bourse de Suez Environnement, le pôle eau et déchets de Suez, qui sera coté le même jour que GDF Suez, le 22 juillet.

Le chiffre d’affaires cumulé de GDF et Suez pour 2007 approchait 75 milliards d’euros fin 2007.

Les deux groupes, qui emploieront ensemble près de 200.000 salariés, ont déjà prévu d’investir un total de 10 milliards d’euros par an, en moyenne, entre 2008 et 2010.

Les représentants des salariés ont diversement apprécié ce mariage. Chez GDF notamment, toutes les instances du personnel se sont prononcées contre.

GDF et Suez ont franchi en mai des étapes déterminantes pour leur union. Le 26 mai, GDF a obtenu l’avis, consultatif mais indispensable, de son comité central d’entreprise.

GDF-Suez Les propositions du PCF

Le Parti communiste avance cinq propositions en matière de politique énergétique de l’UE et concernant le nouveau groupe.

Dans un document rendu public, le PCF fustige une fusion que « rien ne justifie au regard de l’intérêt de la France, des usagers et des entreprises, ni au regard d’une politique énergétique européenne profitable à tous ». Il dénonce une opération permettant aux actionnaires privés de mettre la main sur un fleuron industriel public et de le soumettre aux critères de rentabilité financière au détriment de la sécurité d’approvisionnement de la France.

Dans ce document, le Parti communiste explique que d’autres choix sont possibles et nécessaires dans le cadre d’une politique européenne ambitieuse s’appuyant sur un puissant secteur public de l’énergie, et à son développement. « Il faut passer d’une Europe de la concurrence à une Europe de l’énergie ». Dans ce sens, il avance cinq propositions : Concernant la dimension européenne, le PCF préconise d’« appliquer le principe de subsidiarité aux questions d’organisation ». Cela signifie que chaque pays pourrait s’organiser comme il le souhaite, notamment en ayant la possibilité de sortir des contraintes imposées en matière de concurrence, pourvu que les orientations européennes, les finalités, définies par les chefs d’État et le Parlement européen, constituent le fil rouge des actions entreprises.

Au niveau européen, une centrale unique d’achat gaz commune permettrait de disposer des moyens politiques nécessaires pour négocier avec les pays producteurs. Cette centrale d’achat constituerait la première pierre à la construction d’une agence européenne de l’énergie. Les communistes proposent qu’une négociation s’engage pour une nouvelle directive énergie et procède à une évaluation sérieuse des politiques de privatisation et de déréglementation de ces dernières années, au regard des défis écologiques, sociaux et économiques.

À propos du nouveau groupe Suez- GDF, il est indispensable de définir le contenu du contrat de service public avec l’État sur la base d’obligations et d’engagements correspondant aux besoins des usagers et des entreprises. Le PCF demande que soient engagées sans attendre les consultations dans ce sens avec l’État, les élus, les organisations syndicales, les associations de consommateurs. Les salariés devraient être dotés de nouveaux droits pour qu’ils puissent peser sur les choix stratégiques et industriels de cette nouvelle entreprise. Le PCF demande la mise en place au niveau national d’une commission pluraliste pour la transparence des tarifs.


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