34 éme congrès Des communistes crient au verrouillage du débat

Des communistes crient au verrouillage du débat « La préparation du congrès ne met pas en lumière les enjeux fondamentaux », ont affirmé une quinzaine de dirigeants réunis le 9 juin à Paris.

À six mois du 34e Congrès, une fronde est-elle en train de se lever au sein du PCF contre Marie- George Buffet et ses proches ? Certains dirigeants crient au « verrouillage » des débats. Hier se sont réunis une quinzaine de communistes, anciens amis de Robert Hue qui militent au sein de Communisme 21, comme Pierre Blotin, Daniel Cirera, Fabienne Pourre, Jean-Paul Magnon avec des communistes « unitaires », tels Roger Martelli et Pierre Zarka, mais aussi Jean-Claude Lefort, l’ancien député du Val-de-Marne. « La ligne de partage est bien entre conservatisme, immobilisme ou changement profond, durable, pas pour être moins communiste mais pour l’être autrement dans les conditions de notre temps », explique Daniel Brunel, conseiller régional d’Île-de-France et initiateur de cette réunion. Son objectif : permettre que ce que Roger Martelli nomme « les deux grandes options devant lesquelles se trouve le Parti communiste : continuation ou rupture », soit clairement posé dans le débat de congrès. « Sans notre détermination, les questions les plus fondamentales ne seront pas posées », insiste Daniel Brunel.

Ces deux courants, qui se sont le plus souvent affrontés ces dernières années au sein du PCF, semblent donc prêts aujourd’hui à « marcher côte à côte, avancer ensemble », selon l’expression du conseiller régional d’Île-de-France. « Pour nous, il s’agit de choisir : maintenir en l’état la structure existante, fût-ce en ravalant la façade, au risque de l’enlisement, ou engager un processus en rupture avec les conceptions fondamentales ayant prévalu jusqu’alors pour permettre aux valeurs du communisme de vivre ici et maintenant », indique leur communiqué rédigé à l’issue de la réunion de lundi. Ils annoncent des « initiatives pour que le débat communiste ne soit pas confisqué » car, selon eux, « telle qu’elle est envisagée, la préparation du congrès ne met pas en lumière les enjeux fondamentaux. Elle ne permet pas aux communistes de décider en toute connaissance de cause ». Avant l’assemblée générale des délégués de section en décembre 2007, le débat interne au PCF s’était focalisé sur l’existence et l’avenir du Parti communiste.

L’AG n’avait pas tranché ce débat, recommandant que toutes les options restent ouvertes jusqu’au congrès. Mais les communistes avaient exprimé très majoritairement leur attachement à leur parti, et le débat s’était largement déplacé, sous l’impulsion de Marie-George Buffet, sur la question du « projet politique ». « Je suis pour un congrès de transformation et d’innovations, répète-t-elle à l’envi. Mais quelles innovations ? » Et samedi prochain à Tours, la secrétaire nationale du PCF animera la dernière des trois rencontres nationales de réflexion préparatoires au congrès sur le thème « Quelle transformation du PCF ? » L’initiative de lundi contribuera-t-elle à clarifier le débat des communistes ou ajoutera-t-elle à la confusion ?