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02 Feb

sondage : Le capitalisme est largement critiqué.

Publié par secretaire de section

Opinion inquiète et lassée

item.jpgLe nouveau baromètre de l’opinion du Cevipof enregistre un divorce entre l’opinion et une pratique institutionnelle qui maltraite la démocratie. Le capitalisme est largement critiqué.

Lassitude (34%, +8%), méfiance (28%, +1%) et morosité (28%, +3%) sont les mots le plus souvent cités par les Français. La deuxième vague du baromètre de la confiance politique, présenté hier par Pascal Perrineau, directeur du Cevipof, marque une aggravation de la crise de la représentation politique déjà pointée l’an dernier dans la première édition. La confiance est une denrée rare en ces temps de restauration sarkozyste ; on l’accorde à sa famille (74 %) et aux gens que l’on connaît personnellement (57 %). Au-delà, le voisin, l’étranger sont objets de méfiance pour la majorité des sondés. Mais le Français replié dans son cadre familial est « heureux » (84 %) : 41 % se déclarent confiants dans leur propre avenir et une grande majorité ont une vision positive de leur activité professionnelle. Tableau d’une France en crise.

«la démocratie  ne fonctionne pas bien »

Le deuxième volet de l’étude mesure la part de confiance des Français dans les institutions politiques. Le divorce est profond, on le sait, et la fracture s’est élargie par rapport à l’an dernier : toutes les fonctions sont affectées. En 2009, les élus de proximité – maires, conseillers municipaux et généraux – échappaient à cet état de disgrâce. Ces élus de terrain restent les mieux lotis avec un taux de confiance de 52 % pour le maire et 43 % pour un conseiller régional, mais ils ont perdu respectivement 13 et 11 points par rapport au premier baromètre. Sans surprise, le champion de la défiance s’appelle Nicolas Sarkozy. Seuls 29 % des sondés ont confiance en lui. Mais pourquoi la cote des élus locaux a-t-elle globalement reculé elle aussi ? « Les élus locaux sont appréciés par les citoyens comme des filets de protection contre la politique nationale. S’ils ne parviennent pas à jouer ce rôle, ils perdent eux aussi du crédit vis-à-vis de l’opinion », analyse Pascal Perrineau.

Les Français déclarent s’intéresser à la politique. Ils sont plus nombreux à le dire qu’en 2009, mais la politique suscite de la méfiance (39 %) et du dégoût (23 %). Seulement 6 % nourrissent de l’espoir. 83 % des sondés ont le sentiment que les responsables politiques ne tiennent pas compte de leur avis. Sentiment corroboré par la contre-réforme des retraites qui a été imposée par la majorité parlementaire surtout après que des millions de salariés et de jeunes eurent défilé dans les rues pour faire entendre leurs exigences. Il n’est pas étonnant non plus qu’une large majorité de citoyens (57 %) estime que « la démocratie ne fonctionne pas bien en France ». Un taux en augmentation de 9 points en un an. Alors, que faut-il faire pour se faire entendre ? En première position : voter aux élections (67 %), boycotter des entreprises qui se comportent de façon condamnable, manifester. La grève est moins citée que l’an dernier (– 5 %). Faut-il y voir le contrecoup du conflit sur les retraites, ou l’approche d’une échéance électorale décisive ?

La crise de confiance frappe également la gauche et la droite (22 % et 21 %), alors que 56 % n’ont confiance ni dans l’une ni dans l’autre pour gouverner la France. Toutefois, en un an, la dynamique est du côté de la gauche qui, partie de très bas, engrange une hausse de 7 points par rapport à décembre 2009.

La crise en Europe, les délocalisations, les plans d’austérité participent de l’inquiétude des Français qui sont plus nombreux (40 %) à souhaiter que la France « se protège davantage du monde d’aujourd’hui » (+ 10 points) qu’à espérer que notre pays « s’ouvre davantage au monde d’aujourd’hui ». Tentation du repli. En tout cas, l’angoisse est prégnante sur l’avenir des jeunes : 69 % des sondés estiment que les enfants d’aujourd’hui auront moins de chances de réussir que leurs parents. Le système capitaliste est tenu pour responsable de cette situation et très rares sont ceux qui s’en satisfont. Les Français qui veulent « des réformes en profondeur » font presque jeu égal avec ceux qui veulent le « des réformes sur quelques points ». La fin de l’histoire n’est pas pour demain.

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