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12 Nov

retraite:« La bataille des retraites va continuer »

Publié par secretaire de section

thumb-roland-muzeau-et-jacques-brhunesPour Roland Muzeau, porte-parole des députés communistes, républicains et citoyens, la promulgation de la loi par Nicolas Sarkozy masque mal la défaite idéologique de la droite.

Comment réagissez-vous à l’annonce 
en pleine nuit 
de la promulgation 
de la loi sur les retraites par le chef de l’État ?

Roland Muzeau. Promulguer n’est 
pas gagner. Le président 
de la République a choisi d’aller vite parce qu’il craint le mouvement populaire. Comme le pouvoir 
sait qu’il a perdu la bataille idéologique, il tente de contourner 
sa défaite par des artifices 
qui ne convainquent personne, comme on le voit avec l’illusion entretenue d’une nouvelle impulsion politique autour du remaniement. Mais rien ne changera puisque 
ce pouvoir est complètement soumis aux exigences de la logique 
boursière qui régit la planète.

Une fois la loi promulguée, avez-vous 
un sentiment d’échec après 
la rude bataille menée au Parlement ?

Roland Muzeau. Pas du tout. Il n’y 
a aucun abattement de la part 
de ceux qui se sont battus contre 
ce projet de loi, mais au contraire une volonté enracinée de ne pas laisser le pouvoir s’illusionner sur une victoire qu’il n’a pas obtenue. Sept Français sur dix continuent 
de refuser cette loi parce qu’ils 
la considèrent profondément injuste. Le gouvernement peut bien jouer Jean-Louis Borloo contre François Fillon ou bien l’inverse, rien n’y changera, il a perdu cette bataille idéologique.

Quel sens y a-t-il, après cette décision, à manifester le 23 novembre, 
comme en appelle l’intersyndicale ?

Roland Muzeau. Le mouvement social, quelles que soient les formes 
de son action, a l’immense mérite de continuer cette bataille pour montrer que d’autres solutions existent. Car le débat ne se résume pas à choisir entre le projet du gouvernement 
et celui du PS : il y a bien 
un troisième projet, qui est celui d’une autre répartition des richesses entre le capital et le travail. C’est le grand enseignement de cette extraordinaire bataille.

Nicolas Sarkozy se targue d’avoir 
sauvé le système par répartition. 
Que lui répondez-vous ?

Roland Muzeau. Les affirmations du président de la République sont mensongères. Tout le monde sait que, dès 2018, le financement du système des retraites n’est pas assuré, et que l’achèvement définitif du système par répartition se prépare avec la mise en place de comptes de retraite par points. L’aboutissement de cette réforme, c’est la volonté d’instaurer le système par capitalisation. Les campagnes de publicité des banques et des assurances invitant leurs clients à souscrire à des systèmes par capitalisation en se prévalant des dispositifs adoptés dans la loi sont tout à fait instructives sur ce point. C’est justement ce que refusent nos concitoyens.

Comment surmonter les divergences à gauche sur le contenu d’une autre réforme des retraites ?

Roland Muzeau. Il s’agit moins de surmonter les divergences que de trancher les débats. Eva Joly a indiqué qu’Europe Écologie était favorable à un allongement de la durée de cotisation à 42 ans, voire 44 ans. Le PS s’est prononcé pour l’allongement de la durée de cotisation. Il ne faut pas raconter d’histoires : il ne peut pas y avoir de retraite à 60 ans s’il y a allongement de la durée de cotisation au-delà 
de 40 ans. Ces discours trouveront leurs limites, car le mouvement populaire a pris cette question 
en main et il y a mis un contenu 
de société, de revenus, de moyens 
et de droits pour vivre cette retraite. Il refuse l’allongement de la durée 
de cotisation. Toute la gauche doit en tenir compte.

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