Marie-George Buffet «Souvenons-nous de l’exemple du CPE »
Marie-George Buffet revient sur l’intransigeance du gouvernement sur la question des retraites. Selon la députée, la lutte sociale peut inspirer un projet alternatif pour 2012.
Faut-il se faire à l’idée que le mouvement social se heurte à un mur ? Marie-George Buffet. C’est un gouvernement sur la défensive, incapable de justifier sa réforme, de démontrer qu’elle est valable pour l’avenir des Français et de l’économie. Souvenons-nous du CPE, face au même type de gouvernement intransigeant, nous l’avions emporté. On peut également remonter à la campagne sur le traité constitutionnel européen, en 2005, où tout le monde prédisait la victoire du « oui ». Quand le peuple s’est emparé de la question, qu’il a gardée la main, il l’a également emporté. Le vote au Sénat peut-il à son tour signer la fin de la mobilisation ? Marie-George Buffet. Celles et ceux qui portent un rejet profond de cette politique menée par Nicolas Sarkozy et d’autres libéraux en Europe ne céderont pas. Après avoir privé plus d’une centaine de députés de parole afin de passer le texte en force à l’Assemblée, après la crise et au regard du fait que certains s’enrichissent toujours quand la plupart des hommes et des femmes sur la planète connaissent aujourd’hui une période très difficile, il existe une révolte profonde. L’histoire de notre peuple fait que la République s’est fondée sur des droits. Le gouvernement peut donc jouer la carte de l’intransigeance jusqu’au bout, le mouvement social trouvera de nouvelles façons de s’exprimer. Sans oublier que le suffrage universel s’exprimera un jour ou l’autre. Dans le moment présent, est-il néanmoins recevable de dire que la question des retraites se réglera en 2012? Marie-George Buffet. Des gouvernements – y compris de droite – ont été capables face au mouvement social d’organiser des Grenelle sur les salaires ou sur les congés payés. Et aujourd’hui, ce gouvernement est incapable de mener ne serait-ce qu’une once de dialogue. Le temps des élections sera d’autant plus fort que, grâce aux luttes sociales, émergera un véritable projet alternatif. 2012 se prépare en partie à partir des exigences qui montent aujourd’hui dans les luttes sociales.