Jean-Luc Mélenchon dénonce une gauche trop terne
Jean-Luc Mélenchon dénonce une gauche trop terne
La tête de liste du Front de gauche dans le Sud-Ouest s’inquiète : « Moi, je vois un monde qui part en petits morceaux. Et un grand désarroi. Il y a donc une immense disponibilité envers la gauche. Elle est pourtant absente. Voilà le drame. » Comparant la « relève flamboyante » à droite, selon lui, avec Dominique de Villepin et François Bayrou, et une « gauche dominante terne », Jean-Luc Mélenchon tient pour responsable son ancien parti, et juge sévèrement la première secrétaire du PS : « Martine Aubry est archaïquement social-démocrate », martèle-t-il, dénonçant « le compromis social entre capital et travail » auquel se livre, selon lui, ce parti. Et de fustiger les contradictions du PS sur l’Europe : « Des promesses pour une Europe plus sociale incompatibles avec le traité de Lisbonne qu’il soutient comme Sarkozy », rappelle-t-il. En revanche, Jean-Luc Mélenchon se montre plus mesuré sur Ségolène Royal : « Ce qui me plaît chez elle, c’est qu’elle cogne. (…) La gauche ne cogne pas assez car le PS est dans la connivence. »
Gardant ses distances avec l’extrême gauche à qui il reproche de n’avoir pas voulu le rassemblement de « l’autre gauche » (« les communistes ont joué le jeu, pas Besancenot ») et donc de « reporter » la perspective de « passer devant le PS » aux élections, il entend néanmoins poursuivre dans la durée la stratégie entamée avec le Front de gauche, au-delà des européennes. « Si malgré tout le Front de gauche crée une dynamique de rassemblement, comme je le vois dans le Sud-Ouest, on aura réussi. Après, mon objectif est de poursuivre ce front, un peu comme Die Linke en Allemagne », déclare Jean-Luc Mélenchon. Invité du Grand Jury RTL-LCI-le Figaro, il a précisé qu’il entendait « faire changer de ligne le PS » afin que celui-ci en finisse « avec le double discours ».