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25 Mar

Sarkozy : contre la revendication sociale

Publié par secretaire de section

Sarkozy :  contre la revendication sociale

Entre provocation et démagogie Nicolas Sarkozy a tenté, pendant plus d’une heure, dans un discours aux accents sécuritaires, de justifier son action, et à refuser de revenir sur ses réformes. Il a repoussé toute idée de loi contre les rémunérations des patrons.

A quelques « détails » près le discours prononcé ce soir à Saint Quentin (Aisne) par Nicolas Sarkozy ressemblait à s’y méprendre a celui formulé le 25 septembre dernier à Toulon. Affichage d’un volontarisme politique sans faille, devoir de dire la « vérité » au Français sur la gravité de la crise que traverse le pays, rappel des « valeurs » et de la nécessaire « moralisation » du capitalisme, un exercice de démagogie dans lequel le chef de l’Etat ne connaît guère de concurrence.

Sur le registre de la refondation capitaliste, Nicolas Sarkozy semble moins pressé de légiférer. D’ailleurs depuis le discours tonitruant de Toulon, en septembre 2008, pas le moindre de texte de loi n’est arrivé jusqu’au parlement. « J’ai demandé aux partenaires sociaux de se saisir de ce sujet. Mais je veux leur dire que si aucun progrès significatif n’est accompli d’ici au mois de juin, je prendrai mes responsabilités. Je suis prêt, dès l’automne, s’il le faut, à demander au gouvernement de déposer un projet de loi. » D’ici là, peut être que si Nicolas Sarkozy ne veut pas comprendre, le mouvement social « va l’aider à comprendre ».

Le résumé de l’intervention à Saint-Quentin


- PLAN D’URGENCE EN FAVEUR DES JEUNES : Nicolas Sarkozy veut "avant le 15 avril" un "plan d’urgence en faveur des jeunes" mettant l’accent sur la formation en alternance et sur l’apprentissage.

- "BONUS" EN CAS DE PLAN SOCIAL OU D’AIDE DE L’ETAT : selon le chef de l’Etat, "il ne doit plus y avoir de bonus", de "parachutes dorés" ou de "stock-options" "dans une entreprise qui reçoit une aide de l’Etat" ou qui "met en oeuvre un plan social d’ampleur".

- PARTAGE DES RICHESSES : "Si aucun progrès n’est accompli d’ici au mois de juin" sur la question du partage des richesses, Nicolas Sarkozy demandera au gouvernement de déposer un "projet de loi cet automne".

- COMMISSAIRES A LA REINDUSTRIALISATION : le gouvernement nommera des "commissaires à la réindustrialisation" dans les bassins d’emploi en difficulté" qui "auront les pleins pouvoirs pour mobiliser tous les acteurs et pour agir" et "disposeront de moyens d’intervention financiers accrus".

- PROJET DE LOI SUR LES BANDES VIOLENTES : le Parlement sera saisi "dès le mois d’avril" d’un projet de loi sur les bandes, "la seule appartenance à une bande" étant passible "d’une peine pouvant aller jusqu’à trois ans de prison".

"L’intrusion dans un établissement scolaire sera également considérée comme un délit sanctionné par le code pénal".

- TRANSPORT FRANCILIEN : une décision "plus radicale" sera prise "fin avril" pour l’amélioration du transport francilien.

- TAXE CARBONE : Nicolas Sarkozy s’est dit favorable à une "taxe carbone" qui permettrait "de faire participer les importations au financement de notre protection sociale" et de lutter contre le "dumping environnemental".

Réactions au discours prononcé par Nicolas Sarkozy à Saint-Quentin (Aisne) :


PCF : Nicolas Sarkozy "a voulu montrer les muscles face au mouvement social, il n’aura fait que se ridiculiser tant il est manifeste qu’il ne fait pas le poids". "Mais il n’est de bête plus dangereuse que celle qui se sent en danger. Témoin, son ton revanchard quand il évoque les Antilles. Quand un sondage nous apprend que six Français sur dix souhaitent que le mouvement social prenne de l’ampleur, nous pouvons légitimement craindre les réactions dénuées de raison de la droite très dure au pouvoir". Le PCF "appelle à la vigilance et à amplifier la résistance". )
- Jean-Luc Mélenchon (Parti de Gauche) : "Muré dans ses certitudes libérales, Nicolas Sarkozy vient de tenir un discours de confrontation sociale et politique. En adepte de la théorie du choc, il compte profiter des circonstances de crise pour l’application d’une politique libérale qui a déjà conduit le monde au désastre. Il a tenu un discours davantage de chef de bande que de chef d’Etat".

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