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24 Jan

La consommation des ménages en chute

Publié par secretaire de section

La consommation des ménages en chute

Les achats des ménages en biens manufacturés ont sensiblement baissé en décembre. En cause, le repli du pouvoir d’achat et la remontée du chômage.


En 2008, les ménages ont donné un sérieux coup de frein à leurs dépenses de consommation. Selon l’INSEE, les dépenses pour des biens manufacturés, qui représentent environ un quart de la consommation populaire et constituent un bon indicateur de la tendance générale, n’ont augmenté que de 1,2 % sur l’année, contre 4,4 % en 2007. Signe de la gravité du problème, ces dépenses ont baissé de 0,9 % en décembre, par rapport à novembre, alors que l’on pouvait penser la période de fin d’année propice à un rebond de la consommation. Seul bémol, les achats d’automobiles sont repartis à la hausse (plus 0,9 %), après de fortes baisses en octobre et novembre, cela, selon toute vraisemblance, grâce à la « prime à la casse », instaurée par le gouvernement le 4 décembre. Mais cette embellie constatée sur l’auto ne compense pas, loin de là, la forte décroissance (moins 1,8 % en décembre) des dépenses en biens d’équipement du logement, c’est-à-dire en électronique grand public, électroménager et meubles. Sur l’ensemble du quatrième trimestre, le recul des dépenses en biens manufacturés est de 0,5 %.
Inquiétants, dans la mesure où la consommation reste le principal moteur de l’activité économique, ces indicateurs n’ont rien de surprenant. L’« atonie de la consommation » en 2008 « est liée au pouvoir d’achat du revenu des ménages qui a fortement ralenti, puis s’est replié courant 2008, ainsi qu’à l’augmentation des perspectives de chômage », observe l’INSEE. Au ministère de l’Économie, on minimise la signification de ces statistiques, en jugeant la consommation des ménages français « très, très loin d’être catastrophique », et on tente de se rassurer en citant le « décrochage » des ventes au détail en Allemagne ou aux États-Unis.
Pas besoin, donc, pour Bercy, de prendre des mesures en faveur du pouvoir d’achat dans le cadre d’un éventuel nouveau plan de relance, comme le réclame la gauche. D’autant que, plaide-t-on chez Mme Lagarde, « le soutien à la consommation est déjà massif via la baisse des prix ». Problème : le reflux de l’inflation, s’il est bien réel (1 % en décembre, contre 3,6 % à l’été 2008), s’est révélé à l’évidence insuffisant pour permettre aux ménages de maintenir et de développer leur consommation. Et il faut une bonne dose de dogmatisme ou de mauvaise foi (ou les deux) pour affirmer, comme on le dit au ministère : « Augmenter le pouvoir d’achat encore plus, ça passerait dans l’épargne. » Enquêtes et sondages se succèdent et mettent en évidence l’ampleur croissante des restrictions - y compris pour les dépenses de santé ! - subies, en particulier, par les ménages défavorisés. Les placements sont plutôt le fait des plus nantis, choyés par le « paquet fiscal » de Sarkozy
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