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09 Dec

Responsabilité

Publié par secretaire de section

Responsabilité

Aujourd’hui plus qu’hier et bien moins que demain. Nicolas Sarkozy, affirme son entourage, se prépare à revenir « au plus près des Français », dès qu’il en aura fini avec la présidence de l’Union européenne et sa course de lapin Duracell costumé en Superman contre la crise dans le monde. Sans trop de résultats, mais c’est l’affichage qui compte. Une fois que l’on a dit que l’on allait moraliser le capitalisme et lui imposer la vertu, les banques peuvent continuer à agir à leur guise et les grands groupes licencier, les actionnaires sont toujours servis et la mise en pièce des acquis sociaux et du Code du travail peut être poursuivie et même accélérée.


C’est dire que l’on peut s’inquiéter. Le chef de l’État reprendrait, toujours de même source, ses déplacements en France au rythme de deux par semaine. Soit autant de promesses qui n’engagent que ceux qui les croient, autant d’effets d’annonce et de tapes dans le dos à la télévision. On préférerait à tout prendre un peu plus de distance mais davantage de consistance, en matière de pouvoir d’achat, face aux plans sociaux, à la précarité et à la pauvreté qui s’étendent.

Sa politique est « vide de sens », a dit Martine Aubry lors du conseil national du PS. Oh, que non. Elle va tout entière dans le sens des intérêts du capital. Mais c’est peut-être à cette analyse que se refuse le Parti socialiste. Car le problème, ce n’est pas tant qu’il soit divisé et sans doute durablement.

C’est d’abord ce que révélait samedi un sondage IFOP dont le résultat massif devrait sérieusement le secouer quand il affiche son ambition de première force d’opposition à Nicolas Sarkozy. 28 % des Français pensent que le PS a un projet pour la France mais 71 % pensent qu’il n’en a aucun. S’opposer, oui, mais pour proposer quoi ? Benoît Hamon, son nouveau porte-parole, s’est voulu ferme hier en souhaitant le rétablissement de l’autorisation administrative de licenciement. Mais qu’en pensent les divers courants qui composent la majorité de Martine Aubry ? Qu’en pense la presque majorité de Ségolène Royal ?


Chez les Verts, qui tenaient leur congrès ce week-end, pas de clivage apparent. Ce fut « calme et apaisé », selon leurs propres mots, et leur secrétaire nationale, Cécile Duflot, a été réélue avec 71 % des voix. Calme

et apaisé mais avec quel projet là aussi ? « Nous voulons être au coeur de la gauche, pas à la gauche du centre »,

a affirmé Dominique Voynet, car sans doute ce n’est pas si clair. Que signifie pour les Verts le fait de se ranger pour les européennes derrière Daniel Cohn-Bendit, dont on sait que de Mai 68 il n’a gardé qu’une photo ?

Il entend faire campagne avec Antoine Waechter, ni de gauche ni de droite, avec Jean-Paul Besset, qui veut aller chercher des personnalités de droite. Il est à fond pour l’Europe de la concurrence libre et non faussée. « Duflot nous a raconté qu’avec José Bové ça s’équilibrait », relate la Verte Martine Billard. Sans médire, c’est tout de même un peu le pâté de cheval et d’alouette en matière d’équilibre.


Le congrès du PCF va s’ouvrir cette semaine. Calme et apaisé ? Sa préparation a donné lieu ces jours-ci

à quelques excès de langage et le renouvellement de sa direction collective ne semble pas aller de soi. L’image du PCF est devenue floue dans l’opinion publique et son score à la présidentielle n’a pas arrangé les choses. Devrait-il pour autant manquer d’ambition ? Il est, en nombre d’élus, le troisième parti de France ; il a, même affaibli, de nombreux militants, présents dans les luttes sociales, politiques, syndicales ; il s’appuie sur des valeurs fortes. S’il sort de son congrès avec une ligne claire et ouverte de rassemblement à gauche, avec un projet fort de résistance à la crise et de transformation sociale, il aura des choses à dire aux Français, en toute responsabilité.

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