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01 Dec

info : « La priorité va toujours aux actionnaires »

Publié par secretaire de section

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« La priorité va toujours aux actionnaires »

 

Emploi . Le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, dénonce l'utilisation de la crise comme alibi pour accroître la flexibilité.

Beaucoup de discours mais « aucun acte précis, concret, susceptible de modifier le système économique ». S'exprimant, vendredi devant l'Association des journalistes de l'information sociale (AJIS), Bernard Thibault a épinglé l'attitude du chef de l'État et du gouvernement face à la crise. En matière de chômage, « on est sur une pente hyper inquiétante », estime le secrétaire général de la CGT, qui, s'appuyant sur des « remontées » du terrain, prévoit « un nouveau palier » dans la dégradation de l'emploi en novembre, après les mauvais chiffres d'octobre. « On est sur la crise d'un système économique », note-t-il. Or, si Nicolas Sarkozy s'en prend, en paroles, au capitalisme financier, dans les faits, ses orientations consistent à « accroître la flexibilité » pour les salariés. Ainsi du projet de relever le plafond d'heures du chômage partiel, « requalifié en activité partielle ». « On demande aux salariés de s'accommoder de l'idée de devenir des intermittents du travail », en leur disant que « vous couper une main est moins grave que vous couper un bras... », dénonce le leader de la CGT. La multiplication des « allers-retours emploi chômage pour un plus grand nombre de salariés », « c'est l'inverse de la sécurité sociale professionnelle : c'est la précarisation professionnelle codifiée ».

 

Au fond, « la priorité va toujours aux actionnaires », constate Bernard Thibault, évoquant les nombreuses entreprises qui « utilisent la crise comme un alibi ». À l'exemple de l'usine Molex de Villemur (Haute-Garonne), « classée deuxième en Europe pour la qualité des produits, première pour le taux de rentabilité » par la multinationale américaine dont elle fait partie, et pourtant vouée à la fermeture. Mais aussi des constructeurs automobiles qui, après avoir imposé « sans arrêt des cadences plus soutenues », augmentant la souffrance au travail, mettent aujourd'hui massivement leurs ouvriers au chômage technique. Les salariés sont toujours « la variable d'ajustement ».

 

Dans ce contexte d'une « dégradation rapide, profonde » de la situation sociale, le secrétaire général de la CGT juge « anormal » que les syndicats ne soient pas encore parvenus à s'entendre pour organiser une réaction commune. Lors d'une récente rencontre, les huit principales centrales ont envisagé une mobilisation en janvier. « C'est trop long », regrette Bernard Thibault. Mercredi 3 décembre, les élections prud'homales offriront toutefois aux salariés l'occasion de se faire entendre et d'envoyer, avec le vote CGT, « le message le plus clair, le plus utile ». Le score de la CGT sera « celui qui sera le plus interprété par le gouvernement et les employeurs », prévoit Bernard Thibault.

 

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