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17 Oct

Le PCF à l’offensive face à la crise

Publié par secretaire de section

Le PCF à l’offensive face à la crise

Le Conseil national a auditionné des économistes et annonce une première série d’initiatives autour de solutions qui s’attaquent à la logique capitaliste.

À situation exceptionnelle, réunion exceptionnelle. La riposte à la crise était à l’ordre du jour de cette session du Conseil national du Parti communiste convoquée dans l’urgence. Avant de réfléchir au positionnement et à l’activité du PCF dans la situation, les dirigeants communistes ont entendu 5 experts, Nasser Mansouri, responsable de la commission économique de la CGT, Liêm Huang Ngoc, délégué aux questions économiques au Parti socialiste, l’économiste communiste Paul Boccara, Frédéric Lordon, directeur de recherches au CNRS et le sociologue, maître de conférence à l’université de Picardie, Stephen Bouquin, qui ont livré leur analyse de la crise, leur appréciation des plans de sauvetage et leurs pistes pour en sortir. Des auditions qui montrent de larges convergences, la nécessité de poursuivre les confrontations entre experts et forces progressistes et les possibilités d’actions communes (voir ci-dessous).

« Il faut s’engouffrer dans le débat sur le capitalisme », dit un dirigeant toulousain et Nicolas Marchand note qu’un « espace politique nouveau s’est ouvert pour les communistes ». Isabelle Lorand pense que « dans les têtes, il y a de l’inquiétude et de l’indignation ». « C’est le système qui est mis en cause », note Marc Brynhole, conseiller régional de la région Centre, tandis que Françoise Guiche, de la RATP, témoigne que nombre de salariés estiment que « c’est tout le système qu’il faut changer ». Patrice Bessac, le responsable parisien, parle de « krach idéologique mondial ». « Contrairement à ce que j’entends parfois, nous n’avons pas un boulevard qui s’ouvre devant nous, prévient Marie-George Buffet. Il y a une opportunité, une opportunité historique, mais nous ne sommes pas seuls face à la crise. Une très grande bataille politique est engagée au plan national, européen et mondial. » « Nationalisations », « retour de l’État », « fin du capitalisme », « nécessité de moraliser », beaucoup est fait pour brouiller les cartes. Le Parti communiste a, selon sa secrétaire nationale, un énorme combat à mener pour mettre les solutions qu’il propose face à la crise, en résonance avec l’actualité et la vie des gens.

Et des solutions, des propositions, le Parti communiste n’en manque pas.

« Il faut et il faudra toujours plus travailler, assure Pierre Laurent. Mais on n’a pas tout à inventer. » Il propose de « réaliser des percées politiques » autour de quelques-unes : les salaires, après le succès de la manifestation du 27 septembre, parce que « la déflation salariale est à l’origine de la crise », la bataille contre la privatisation de La Poste, une bataille dont il estime qu’on « peut la gagner si on nourrit l’argumentation qui nous raccroche à la bataille idéologique sur la crise ». Il cite encore la réforme fiscale sur laquelle « on pourrait dégager une ou deux propositions et mener un combat populaire ».

« Travaillons à des constructions larges sur ces contenus », insiste Pierre Laurent. Yves Dimicoli propose plusieurs initiatives, et notamment des conférences dans les régions sur la proposition de fonds publics régionaux, une rencontre nationale sur le pôle public financier et une campagne de caractère européen contre les dogmes libéraux des dirigeants de l’UE et de la BCE.

Des décisions plus complètes seront prises lors du Conseil national du 24 octobre mais, sans attendre, la direction du Parti communiste a décidé d’affronter la droite sur la crise en passant, comme le dit Marie-George Buffet, « à l’offensive sur les solutions ». Il lance une pétition, distribuera un tract de 4 pages à plusieurs millions d’exemplaires, programme une campagne de 1 000 rencontres débats de proximité, lance l’idée de meetings départementaux et prépare des initiatives spectaculaires avec les parlementaires et élus. « Nous devons être à l’offensive, engager une bataille dynamique, affirme Marie-George Buffet. Et nous devons être, aux yeux des gens, ce parti capable d’agir, de mobiliser et de prendre des responsabilités pour faire face à la crise. Un parti qui veut construire une majorité populaire et politique. »

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