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20 Sep

Ça restera écrit La Poste

Publié par secretaire de section

Ça restera écrit La Poste

Service public . La convergence entre la grève des postiers,

le 23 septembre, et la constitution de comités dans tout le pays pourrait conduire le gouvernement à renoncer à la privatisation.

« Historique ! » C’est le vocable employé par plusieurs des responsables syndicaux de La Poste faisant état devant la presse de la puissance prévisible de la grève unitaire du 23 septembre chez les postiers, et du front syndical, associatif et politique qui se construit autour de l’appel à la mobilisation « contre la privatisation de La Poste, pour un débat public et un référendum sur le service public postal ».

Plus de 35 organisations ont déjà signé cet appel et constituent un comité national. Il s’agit des grandes organisations syndicales, CFTC, CGT, FO, FSU, Solidaire, des forces politiques de la gauche, LCR, PCF, PS, les Verts, le MRC et le Mars, les Alternatifs et PRS… des mouvements associatifs comme la Convergence des collectifs de défense et de développement des services publics, ATTAC, la Fondation Copernic, le DAL et l’Union des familles laïques, ou encore des associations d’élus comme l’ANECR. Un front qui ne demande qu’à s’élargir encore, à montrer sa détermination puisque, comme l’annonce Jacques Lemercier de FO au nom de toutes les organisations, il s’agit d’aller jusqu’au bout « pour faire reculer le gouvernement et éviter la privatisation de La Poste ».

Dans la foulée de la constitution du comité national, les organisations appellent à « créer dans tout le pays des comités locaux », en leur fixant un double objectif : « contraindre le gouvernement à renoncer à la privatisation de La Poste », et « exiger que le service public soit maintenu, modernisé et rénové afin de répondre aux besoins de la population sur l’ensemble du territoire ». L’appel du comité national insiste sur le caractère de « service public national » de La Poste : « il est impensable que l’on puisse décider de son avenir, de la transformer radicalement sans consulter les véritables propriétaires, les citoyens », assure-t-il. Et les signataires se déclarent décidés à se servir de la réforme constitutionnelle pour recourir s’il le faut à un référendum sur l’avenir de La Poste.

Pour Jacques Lemercier, c’est « la convergence entre la grève du 23 septembre et cette idée de recours au référendum » qui inquiète le gouvernement. Une inquiétude sur laquelle tous les syndicalistes présents s’accordent. Régis Blanchot, de SUD PTT, évoque la fébrilité de la direction de La Poste dans sa communication avec les cadres.

Pour la CGT et Colette Duynslaeger, on va « vers une grande grève le 23 septembre ». L’annonce par l’Élysée de la mise en place d’une commission d’élus, d’experts et de syndicalistes pour réfléchir sur le changement de statut de La Poste est, selon les syndicalistes, « un contre-feu » allumé par l’Élysée face au mouvement qui s’engage. Cette « poudre aux yeux » qu’ils dénoncent, est considérée par la CGT, FO, SUD et la CFTC comme « une réaction défensive » du pouvoir, qui est prise, chez les postiers, comme « un encouragement pour se mobiliser encore davantage ».

« La remise en question des services publics est dramatique pour les zones rurales », montre Marie-Claire Culié du Parti communiste, exemples concrets à l’appui. « Mais c’est aussi dramatique dans les quartiers populaires et les banlieues », affirme-t-elle. Une idée reprise par Christian Martin, secrétaire nationale du PS en charge des services publics, qui évoque aussi la situation des villes moyennes. « Même si on n’ouvre que de 1 % le capital de La Poste, les actionnaires qui ont investi pèseront pour faire baisser les coûts et ne garder les prestations que dans les zones qui seront suffisamment rentables », estime le responsable socialiste.

La convergence entre le mouvement gréviste des postiers, l’engagement politique des forces de gauche et le rassemblement citoyen, s’il se concrétise, pourrait forcer le gouvernement à renoncer à son projet de privatisation.

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