Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
04 Jul

Un pas vers la prévention du stress

Publié par secretaire de section

Un pas vers la prévention du stress

Travail. Les syndicats enregistrent des avancées dans la négociation sur la transcription en droit français d’un accord européen sur le stress au travail.

Lorsqu’ils pensent à leur travail, 40 % des salariés citent le stress comme le mot résumant le mieux leur état d’esprit. Extraite d’un sondage Ipsos-Institut Manpower pour l’emploi, pour les Échos et LCI, cette indication confirme, si besoin était, l’intérêt potentiel de la négociation engagée, depuis trois mois, entre syndicats et patronat sur le stress au travail. Objet : transcrire en droit français un accord-cadre européen conclu en 2004 par la confédération européenne des syndicats et l’organisation patronale UNICE. Pour la dernière séance de ces pourparlers, hier soir, le MEDEF a transmis aux syndicats un texte porteur, de l’avis de ces derniers, d’« avancées » même s’ils conservent des « réserves ». Il « prend en compte certaines de nos propositions », indique Daniel Prada, négociateur CGT. À la différence de l’accord européen, qui évoquait la « gestion du stress », le projet d’accord français affirme ainsi plus nettement l’objectif de « prévention » du mal. Il introduit aussi la notion d’un équilibre entre vie professionnelle et vie familiale à respecter. Autre progrès notable, la référence à l’organisation du travail, facteur essentiel de stress, est accentué, et l’idée d’un dialogue social, pouvant permettre aux salariés de s’exprimer sur ce sujet, est évoquée. La CGT espérait toutefois pouvoir améliorer, hier, le projet d’accord sur ce point à ses yeux crucial.

L’ensemble des syndicats ont aussi demandé à modifier la définition du stress. Ils rejettent en effet la formulation inscrite dans l’accord européen qui décrit le phénomène comme « un état accompagné de plaintes ou dysfonctionnements physiques, psychologiques ou sociaux, qui résulte du fait que les individus se sentent en incapacité de combler un écart avec les exigences ou les attentes les concernant ». Le MEDEF s’est refusé, jusqu’alors, à modifier cette définition, arguant qu’elle a fait l’objet de longues négociations au niveau européen. Les employeurs sont souvent plus enclins à lier le stress des salariés à des causes individuelles qu’à l’impact de l’organisation du travail. Or, comme l’a souligné Joseph Thouvenel, représentant de la CFTC, « le stress lié au travail, c’est d’abord de la responsabilité de l’employeur ». Autre point de désaccord, qui subsistait hier avant la dernière séance, le texte ne prévoyait pas de négociations de branches. L’accord sera « un coup d’épée dans l’eau » s’il n’a « pas de conséquences dans les conventions collectives, jugeait Jean-Marc Bilquez (FO).

Malgré ces limites, la négociation semblait pouvoir déboucher sur un texte offrant un point d’appui aux syndicats et aux salariés pour intervenir dans un domaine, l’organisation du travail, jusqu’ici hors d’atteinte, réservé au management et aux directions, alors qu’il est source de souffrances chez les travailleurs.

Commenter cet article

Archives

À propos