Un sénateur avec les transférés deVincennes
Cinq jours après le transfert chaotique et controversé de 100 sans-papiers depuis le centre de rétention administrative (CRA) incendié de Vincennes hier, un parlementaire s'est invité au CRA de Nîmes.
Robert Bret, sénateur PC des Bouches-du-Rhône a, sans prévenir et en vertu de ce droit dont il peut faire usage à tout moment, frappé à la porte de ce lieu de privation de liberté. « J'ai rencontré trois retenus désignés par leurs collègues », indiquait à sa sortie de l'établissement M. Bret. Et pour un constat toujours édifiant d'un CRA à l'autre sur certaines conditions de vie que l'administration réserve aux retenus. En tout cas, à l'issue des circonstances particulières qui ont prévalu depuis dimanche, quand deux bâtiments du CRA de Vincennes ont flambé et que la préfecture de police de Paris a alors organisé les transferts de 249 sans-papiers dans différents CRA de France en affrétant des trains spéciaux. Celui à destination de Nîmes est arrivé vers 6 h 30 du matin lundi, après près de sept heures de trajet. Les retenus étaient dans l'« impossibilité de boire, de s'alimenter et d'aller au WC », rapporte M. Bret .
A Nîmes, les retenus, « des gens honnêtes, qui travaillent, ont parfois des enfants ici », « se plaignent de la qualité et de la quantité de la nourriture » - il semblerait à ce propos que l'administration ait été prise de court... Hier soir, 54 des 100 du départ étaient toujours en rétention. Les autres ont été remis en liberté. La plupart se sont fait payer le billet de retour pour Paris par Réseau éducation sans frontières : « Le tissu associatif supplée les carences de l'Etat. » M. Bret veut alerter ministres et président de la République et enjoindre le tout nouveau contrôleur général des lieux de privation de liberté de commencer sa mission par un état des lieux des CRA de France.